Jardins brodés de Mesopotamie
Entre le Tigre et l’Euphrate vivaient il y a encore quelques décennies les Ma’dan et leurs voisins dont la culture avait peu changé au cours des siècles. Il n’était possible d’accéder à certains des villages qu’au moyen de canoes empruntant d’innombrables voies d’eau envahies par les roseaux.
Les couvertures de marriage des habitantes du sud de l’Irak ne sont comparables à aucune autre tradition textile du Moyen-Orient. Une abundance de fleurs, de motifs géométriques, d’objets stylises, de figures humaines et animals ont été brodées avec de la laine sur des tissues de base de meme matière achetés par les femmes sur les marches locaus. Chaque couverture a ses formes d’expression et ses coloris et est malgré tout facilement reconnaissable en tant que broderie des femmes villageoises des marais et des bords des grands fleuves.
A la fin de la guerre du Golfe Saddam Hussein asséchait les marais d’une manière systématique punissant de cette façon la population Shiite du Sud de l’Irak pour leur opposition. Des centaines de milliers de personnes fuirent dans les grandes villes ou en Iran. Actuellement une partie des marais est à nouveau irriguée mais le retour des habitants reste incertain. Les broderies des jardins du paradis sont probablement le témoignage d’une culture disparue.